DES VIES VIDES DE SENS 

Aujourd’hui beaucoup de gens vivent la même vie quotidienne, dénuée de sens et de plaisir.
Souvent, après une nuit de sommeil insuffisante, ils prennent les transports le matin, se rendent dans le même open space ou dans le même entrepôt pour effectuer les mêmes actions, répétitives et rébarbatives. Ils parlent au même ordinateur, à la même chaîne de production, aux mêmes rayons de l’entrepôt chaque heure, chaque jour, inlassablement. Ils sont autorisés à rentrer chez eux le soir, quand il reste quelques heures de lumière tout au plus, pour avoir un peu de temps pour les tâches ménagères et certains rares loisirs. Tout cela pour avoir à peine de quoi payer les factures à la fin du mois, pour recommencer le lendemain, inlassablement, la même rengaine.

Les français ont en moyenne seulement 33 jours de congé par an. Ils doivent donc subir le poids de cette routine 11 mois sur 12. Après plusieurs années d’études, et d’inlassables décennies de travail, enfermés dans le même poids du quotidien et un travail souvent dénué d’intérêt, ils auront gâchés les plus belles années de leur vie pour avoir le droit de partir à la retraite à 62 ans. Ils arriveront alors à la fin de leur espérance de vie en bonne santé puisque celle-ci est de 64,5 ans pour les femmes et de 63,4 ans pour les hommes. Ils seront pour certains moins affutés physiquement et moins capables de voyager, surtout avec leur petite retraite.  Les plus malchanceux pourront mourir prématurément de leur cancer à cause de la pollution des SUV, des pesticides ou des sels nitrités de la charcuterie, parce que vous savez, profit avant santé, le jambon se vend toujours mieux plus rose.

Qui a vraiment envie de vivre une vie comme cela? Est-ce vraiment cela dont nous rêvons? Ne peut-on pas faire mieux à l’heure de la technologie et de l’automatisation, avec une économie du partage et de l’open source? Nous rêvons plutôt d’avoir une vie pleine d’aventure et de diversité, une vie faite de temps passé avec nos amis, notre famille. Une vie dans laquelle on peut s’adonner à des activités qui sont épanouissantes et qui ont du sens pour nous. Cela peut-être le voyage, le sport, la peinture, l’écriture, la musique, ou l’étude des sciences comme l’astronomie, la biologie, la médecine, les mathématiques…

Cela peut être le désir de vouloir aider son prochain, les personnes qui souffrent, les personnes handicapées, les animaux… Mais très peu de nos concitoyens peuvent vraiment se permettre d’avoir le temps qu’ils veulent pour pouvoir faire tout ce qu’ils rêveraient de faire, car ils sont pris dans l’esclavage financier du capitalisme.

Bien sûr, certaines personnes ont plus de chance que d’autres de pouvoir exercer un métier intéressant, épanouissant qui n’est pas toujours rébarbatif. Certaines personnes gagnent un salaire important qui leur octroi une grande liberté, ou sont assez chanceux pour avoir hérité d’une coquette somme d’argent. Mais ce n’est pas le lot de tous les citoyens du monde, et il ne faut pas chercher à regarder la société qu’à travers son prisme personnel.

Beaucoup de gens pensent être au dessus de cela, car ils ont un poste plus important et mieux payé, ou parce que grâce à certaines circonstances ils peuvent bénéficier d’une plus grande liberté.

Mais beaucoup de gens même bien payés se retrouvent eux-aussi coincés dans ce piège quotidien. Si vous êtes cadre supérieur à Paris et que vous êtes payés 8000€ par mois, vous devez tout de même rester coincé dans votre bureau 11 mois sur 12 alors qu’en toute honnêteté, si vous en aviez la possibilité, vous partiriez plus souvent en vacances. Vous devez aussi implicitement vous conformer à un certain statut avec la pression sociale. Vous n’allez pas acheter une toute petite voiture si vos collègues ont tous des grosses cylindrées, votre montre et votre costume devront coûter aussi cher que ceux de vos collègues, car vous ne désirez pas vous sentir inférieur. Vous devrez vous acheter un logement sur Paris 5 fois plus cher qu’en campagne, mais vous vous direz que vous êtes riche. Pourtant la valeur réelle du bien est la même qu’à la campagne, puisque la taille des pièces et les murs auraient pu être les mêmes pour une somme plus dérisoire. Vous vivez dans une illusion de la valeur. Malgré vos longues études et votre sentiment de supériorité illusoire, votre vie est tout aussi dénuée de sens.

 

Pierre-Alexandre Ponant

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