Le chômage technologique : l’industrie du textile
Chaque année, on produit 100 milliards de vêtements avec des conséquences environnementales dévastatrices. L’industrie de la mode produit 20 % des eaux usées mondiales et 10 % des émissions mondiales de carbone, soit plus que l’ensemble des émissions provenant des vols internationaux et de la navigation maritime.
En outre, la teinture des textiles est le deuxième pollueur d’eau dans le monde, selon le rapport de la Fondation Ellen MacArthur.
A titre d’exemple, du champ (de coton) à la boutique, un jean peut parcourir jusqu’à 1,5 fois le tour de la Terre (65 000 km) et nécessitera 2 000 litres d’eau pour être fabriqué.
Une fois dans nos placards, l’entretien de nos vêtements, spécifiquement des fibres synthétiques, est à l’origine de 500 000 tonnes de plastiques largués dans l’océan par an, soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique…
Dans une EBR il n’y aura plus d’obsolescence programmée donc d’intérêt à fabriquer des vêtements de mauvaise qualité dont les coutures cassent facilement, ou encore des collants qui filent après avoir été portés 3 fois. Il n’y aura plus non plus d’obsolescence perçue, c’est-à -dire de publicité ou d’intérêt à vous faire croire que vous n’avez pas de valeur si vous n’avez pas le dernier vêtement ou la dernière couleur à la mode, ce qui vous pousse à acheter sans arrêt. Il n’y aura plus besoin de polluer en faisant venir les vêtements de l’autre bout de la Terre puisqu’ils pourront être produits sur place. On évitera l’utilisation de ressources polluantes en remplaçant par exemple les fibres synthétiques par le chanvre biologique et en utilisant uniquement des colorants naturels.
Enfin l’industrie textile est l’une des plus grandes sources d’esclavagisme moderne.
Plus de 40 millions de personnes y sont employés comme des esclaves modernes, dont 70,1 % de femmes selon le Global Slavery Index (l’Indice mondial de l’esclavage).
L’esclavage moderne, « couvre un ensemble de concepts juridiques spécifiques, notamment le travail forcé, la servitude pour dettes, le mariage forcé, l’esclavage et les pratiques analogues à l’esclavage et à la traite des personnes » (Global Slavery Index).
Cet esclavagisme moderne se traduit par des heures supplémentaires obligatoires non payées, l’emploi d’enfants, des humiliations, des violences, des privations (alimentation, passeport, logement) et des sévices sur des femmes qui ne remplissent pas leurs objectifs.
Il existe pourtant des alternatives pour libérer ces citoyens grâce à l’automatisation. Certains robots sont aujourd’hui capables de créer des pièces textiles sans l’intervention d’un seul ouvrier. Les Sewbots sont capables de produire un t-shirt toutes les 30 secondes. La compagnie qui les a créées estime qu’elle pourra produire 23 millions de t-shirts par an pour un coût de 0,33$ pièce.
Jusqu’à récemment, l’industrie textile été considérée comme plus dure à automatiser, car la manipulation de tissus souples est parfois difficile à contrôler pour un robot. Cela nécessite des mouvements et des ajustements complexes contrairement à des pièces métalliques dures, plus facilement manipulables par des robots. Mais les dernières innovations permettent de régler ces problèmes.
En utilisant l’Intelligence Artificielle, les caméras, la technologie de mapping, les robots sont capables de s’ajuster et de s’arrêter à bon escient. Des machines aspirantes sont utilisées pour aplatir les vêtements qui ont été prédécoupés aux formats requis.
Enfin, il existe des nouveaux tissus qui sont rigides sur la chaîne de fabrication et qui redeviennent souples une fois trempés dans l’eau, ce qui permet de faciliter le travail de conception des robots.
