Le Capitalisme l’un des modèles économiques les plus destructeurs de l’histoire de l’Humanité.
– Entre 1970 et 2012, 88% des grands vertébrés ont disparu.
– 90% des poissons ont disparus des océans
– En 40 ans, entre 1950 et 1990, on a détruit 18% de la forêt africaine, 30% des forêts d’Asie et d’Océanie, et 18% des forêts d’Amérique latine.
– On a détruit toutes les forêts primaires d’Europe, il n’en reste qu’une en Pologne.
– La population d’oiseaux aux Etats-Unis a perdu 3 milliards d’individus.
– 80% des insectes européens ont disparus en 30 ans
– 25 000 personnes meurent de faim par jour dont 10 000 enfants
– 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès l’eau potable
– 200 à 250 millions d’adultes et 250 à 300 millions d’enfants de 5 à 14 ans sont des esclaves modernes.
– 1,9 milliards de personnes vivent avec moins de 2,70 euros par jour
– 26 personnes possèdent autant que la moitié de la planète
Alors qu’est ce qui a pu se passer pour que nous en soyons arrivés là? Et quel danger courons nous si nous persistons dans cette voie.
Premièrement, avant même d’avoir à considérer les menaces qui pèsent sur nous dans un futur proche, il est absolument inacceptable, dans le monde d’aujourd’hui, d’avoir encore autant de personnes qui meurent de faim, de maladies curables, ou qui vivent dans des conditions insalubres et précaires. Nous sommes capables de créer de l’intelligence artificielle, de faire du génie génétique ou d’aller sur la Lune et nous ne sommes pas capables de simplement prendre soin de nos concitoyens sur Terre. L’argent et les ressources ne parviennent pas jusqu’à ces populations car le système monétaire est basé sur le profit, et l’intérêt financier qu’il y a à leur venir en aide est inférieur au profit que l’on peut faire dans d’autres secteurs. Le système financier actuel ne permet pas, par construction même, d’acheminer les ressources là où on en a besoin. Si un club de football gagne plus d’argent en achetant Neymar 220 Millions, il n’aura aucun intérêt à chercher à le distribuer pour approvisionner l’Afrique en eau potable. Si une entreprise gagne plus d’argent en fabriquant des yachts qu’en développant des parcelles de permaculture en Inde, elle cherchera ce qui lui rapportera le plus. Les circuits financiers sont en grande partie décorrélés des besoins et de l’utilité.
L’intérêt économique de l’homme est aussi trop localisé. Il ne peut va pas penser à son alter ego Indien ou Ethiopien et s’il dispose d’un surplus monétaire. Il préfèrera le placer à la banque. Celle ci le placera sur les marchés financiers dans des entreprises qui cherchent à faire des profits sur des biens pas toujours utiles, comme le tabac, l’armement, le luxe… L’argent ne sera pas dirigé là où on en a besoin car le système économique n’est pas programmée pour ça. Il est laissé à son libre déplacement chaotique. Cette manière de procéder est complètement inefficiente au 21ème siècle, et doit totalement être remise en cause.
Les citoyens ne sont même pas directement responsables de cela, car ils ne sont pas en capacité intellectuelle de pouvoir mesurer les besoins de la population mondiale à l’instant T. Parce qu’ils oublient ce qui se passe ailleurs dans le monde et qu’ils regardent autour d’eux, dans leur quotidien.
Le système monétaire est aussi basé sur une croissance infinie, et donc ne remet à aucun moment en cause la surexploitation des ressources terrestres. Le fait qu’elles soient finies n’est jamais pris en compte dans l’équation des flux financiers.
Les citoyens deviennent aussi attentistes face à cette situation, et ressentent leur responsabilités diluées. Ceci s’explique par l’effet Kitty Genovese en psychologie sociale.
Il s’agit d’un phénomène où le comportement d’aide ou de responsabilisation d’un sujet est inhibé lorsque l’on se sent noyé dans la masse. La probabilité d’aider une personne en détresse est alors plus élevée lorsque l’intervenant se trouve seul que lorsqu’il se trouve en présence d’une foule. C’est pour cela que si des milliers de personnes passent dans le couloir du métro devant un SDF très peu vont s’arrêter, alors que si vous croisiez cette même personne seule, et en détresse dans le désert vous iriez l’aider.
Ce phénomène contre-intuitif s’explique principalement par un processus de dilution de la responsabilité qui se met en place à travers les personnes assistant à une même situation. C’est exactement ce à quoi l’on assiste lorsque l’on parle de la dégradation de la planète. Il y a une dilution des responsabilités conjuguée au fait que l’homme recherche la facilité. Chaque citoyen ne va pas chercher à comprendre l’implication écologique de ses actions dans les moindres détails. Si un homme se trouve plus séduisant auprès de la gente féminine en achetant un gros 4×4, il ne réfléchira pas à la pollution que cela génère. Si un individu a faim et que c’est plus pratique pour lui d’aller manger chez McDonald’s, il ne pensera pas que le poulet qu’il mange aura été gavé d’antibiotiques et n’aura jamais vu la lumière du jour. Le monde est trop compliqué pour être conscient de chacun de ses rouages et rentre en contradiction avec les envies de chaque individus. On ne peut pas exiger de lui qu’il fasse un bilan carbone à chacune de ses actions. C’est pour cela qu’il faut créer un système économique et de gestion des ressources optimisé en amont afin que chaque citoyen puisse s’intégrer dedans plutôt que de compter sur la responsabilisation individuelle. Il faut que l’exploitation et la distribution des ressources passent un certain filtre de qualité et de respect des normes environnementales.
Pierre-Alexandre Ponant
